6.4 MESURE DES RISQUES ET NOTATIONS INTERNES

Depuis 2007, Société Générale a l’autorisation des autorités de supervision d’appliquer, pour la majeure partie de ses expositions, la méthode interne (méthode IRB, Internal Rating Based) pour calculer les fonds propres nécessaires au titre des risques de crédit.

Les expositions restant soumises à l’approche Standard concernent principalement les portefeuilles de clientèle de détail et PME (Petite et Moyenne Entreprise) des activités de Banque de détail à l’International. Pour les encours traités en méthode standard hors clientèle de détail, qui n’utilise pas la note externe, le Groupe utilise principalement les notations externes des agences de notation Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch et de la Banque de France. Dans le cas où plusieurs ratings sont disponibles pour un tiers, le deuxième meilleur rating est retenu.

Le dispositif de suivi des modèles de notation est opérationnel, conformément aux exigences réglementaires, et détaillé plus bas dans cette section 6.4 « Mesure des risques et notations internes ».

Conformément aux textes publiés par l’ABE dans le cadre du programme IRB Repair et à la suite des missions de revue menées par la BCE (TRIM – Targeted Review of Internal Models), le Groupe fait évoluer son dispositif de modèles internes de risque de crédit, de telle sorte à se mettre en conformité avec ces nouvelles exigences. Un programme (« Haussmann ») a été lancé en ce sens au sein du Groupe, et traite des aspects tels que :

la simplification de l’architecture des modèles, et l’amélioration de son auditabilité : soit via le développement ex nihilo de nouveaux modèles s’appuyant sur la Nouvelle Définition du Défaut (NDoD), et intégrant nativement les attentes de l’EBA et BCE, soit via la mise aux normes de certains modèles existants ;

l’amélioration de la qualité des données et leur traçabilité sur toute la chaîne ;

la revue des rôles et responsabilités des équipes, notamment en matière de construction et surveillance (backtest) du dispositif ;

la revue de certaines briques applicatives informatiques, et leur rationalisation ;

la mise en place d’un socle normatif plus complet, et une relation avec le superviseur plus suivie.

Le plan de roll-out intègre aussi les évolutions décidées dans le cadre du programme Haussmann de remédiation du dispositif IRB Groupe.

À la suite des TRIM et dans le cadre de la mise en conformité à IRB Repair, des évolutions des systèmes de notations et des modèles ont été et seront soumises pour validation à la BCE.

Pour calculer ses exigences de fonds propres selon la méthode IRB, Société Générale estime l’actif pondéré par le risque (Risk Weighted Asset, RWA) ainsi que la perte attendue (Expected Loss, EL), perte susceptible d’être encourue compte tenu de la nature de la transaction, de la solidité de la contrepartie (via la notation interne) et de toutes mesures prises pour atténuer le risque.

Le calcul de RWA repose sur les paramètres bâlois, estimés à partir du dispositif interne de mesure des risques :

la valeur exposée au risque (Exposure at Default, EAD) est définie comme l’exposition du Groupe en cas de défaut de la contrepartie. L’EAD comprend les expositions (prêts, créances, produits à recevoir, etc.) inscrites au bilan ainsi qu’une proportion des expositions hors bilan calculée à l’aide de facteurs de conversion (Credit Conversion Factor, CCF) internes ou réglementaires ;

la probabilité de défaut (PD) : probabilité qu’une contrepartie du Groupe fasse défaut à l'horizon d’un an ;

la perte en cas de défaut (Loss Given Default, LGD) : rapport entre la perte subie sur une exposition en cas de défaut d’une contrepartie et le montant de l’exposition au moment du défaut.

L’estimation de ces paramètres s’appuie sur un dispositif d’évaluation quantitatif, parfois complété d’un jugement expert ou métier.

Par ailleurs, un ensemble de procédures énonce les règles relatives aux notes (champ d’application, fréquence de révision, procédure d’approbation des notes, etc.) ainsi que celles pour la supervision, le backtesting (test rétroactif) et la validation des modèles. Ces procédures permettent entre autres de faciliter le jugement humain porteur d’un regard critique, complément indispensable des modèles pour ces portefeuilles hors clientèle de détail.

Le Groupe prend également en compte :

l’impact des garanties et des dérivés de crédit en substituant la PD, la LGD et la formule de pondération du risque du garant à celle de l’emprunteur (l’exposition est considérée comme une exposition directe au garant) dans le cas où la pondération du risque du garant est plus favorable que celle de l’emprunteur ;

les collatéraux apportés en garantie (physiques ou financiers). Cet impact est pris en compte via le niveau de LGD.

De façon très minoritaire, Société Générale applique également une approche IRB Fondation (pour laquelle le seul paramètre de Probabilité de Défaut est estimé par la Banque, les paramètres LGD et CCF étant fixés forfaitairement par le superviseur) pour un portefeuille de financements spécialisés, notamment logé dans les filiales Franfinance Entreprises, Sogelease et Star Lease.

Par ailleurs, le Groupe dispose de la validation du superviseur pour utiliser la méthode IAA (Internal Assessment Approach) pour le calcul de l’exigence de fonds propres réglementaires sur les conduits de titrisation d’ABCP (Asset-Backed Commercial Paper).

Outre les objectifs de calcul des exigences de fonds propres selon la méthode IRBA, les modèles de mesure des risques de crédit du Groupe contribuent au pilotage des activités opérationnelles du Groupe. Ils constituent également des outils pour structurer, tarifer et approuver les transactions et contribuent à la détermination des limites d’approbation accordées aux opérationnels et à la filière Risques.

Dans le cas d’un calcul des exigences de fonds propres selon la méthode Standard, quand une notation externe est disponible, l'exposition correspondante est convertie en expositions pondérées grâce aux tableaux de cartographie présents dans le réglement CRR (articles 120-121-122) ou plus précisément aux tableaux publiés par l'organisme de réglementation ACPR (lien : https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/media/2022/07/23/20220722_notice_crd_iv_2022_college_clean.pdf).

 

MOODY'S

FITCH

S&P

Souverains

Établissements

Entreprises

(En M EUR)

31.12.2022

Valeur

exposée

au risque

au sens de

l’article 166

du CRR

pour les

expositions

en approche

NI

Valeur

exposée

au risque

totale des

expositions

en approche

standard et

en approche

NI

Pourcentage

de la valeur

exposée

au risque

totale

faisant

l’objet de

l’utilisation

partielle

permanente

de SA (%)

Pourcentage

de la valeur

exposée

au risque

totale

faisant

l’objet d’un

plan de

déploiement

(%)

Pourcentage

de la valeur

exposée

au risque

totale

faisant

l’objet de

l’approche

NI (%)

dont

pourcentage

faisant

l’objet de

l’approche

IRBA (%)

Administrations centrales ou banques centrales

252 471

260 328

2,58%

-

97,42%

97,15%

dont Administrations régionales ou locales

 

805

19,01%

-

80,99%

80,99%

dont Entités du secteur public

 

67

91,66%

-

8,34%

8,33%

Établissements

38 589

44 930

7,54%

0,93%

91,54%

91,53%

Entreprises

287 105

331 166

8,11%

1,71%

90,18%

88,40%

dont Entreprises financement spécialisé,
à l’exclusion de l’approche de référencement

 

72 490

1,52%

-

98,48%

98,48%

dont Entreprises financement spécialisé dans le cadre de l’approche de référencement

 

1 255

-

-

100,00%

100,00%

Clientèle de détail

193 661

238 959

15,30%

4,33%

80,38%

80,38%

dont Clientèle de détail garanties par des biens immobiliers PME

 

6 263

13,74%

0,09%

86,17%

86,17%

dont Clientèle de détail garanties par des biens immobiliers non-PME

 

140 400

9,30%

0,15%

90,55%

90,55%

dont Clientèle de détail expositions renouvelables éligibles

 

5 598

17,57%

24,04%

58,38%

58,38%

dont Clientèle de détail autres PME

 

36 089

22,70%

13,70%

63,60%

63,60%

dont Clientèle de détail autres non-PME

 

50 609

26,61%

7,57%

65,82%

65,82%

Actions

5 104

6 335

19,44%

-

80,56%

80,56%

Autres actifs ne correspondant pas à des obligations de crédit

752

39 569

98,10%

-

1,90%

1,90%

TOTAL

777 682

921 287

12,33%

1,78%

85,89%

85,17%

 

Approche IRB

Approche Standard

Banque de détail en France
et Banque Privée

La grande majorité des portefeuilles Banque de détail France (y compris Boursorama) et de la Banque Privée

Certains types de clients ou de produits spécifiques pour lesquels la modélisation n’est pas adaptée : la filiale SG Kleinwort Hambros

Banque de détail et Services Financiers Internationaux

Filiales KB (République tchèque), CGI, Fiditalia, GEFA, SG leasing SPA et Fraer Leasing SPA, SGEF Italy

Autres filiales internationales (notamment BRD,
SG Maroc, Hanseatik)

Leasing automobile (ALD)

Banque de Grande Clientèle
et Solutions Investisseurs

La plupart des portefeuilles de la Banque de Financement et d’Investissement

La filiale SGIL, ainsi que certains types de clients de produits spécifiques pour lesquels la modélisation n’est pas adaptée

Pour les portefeuilles Entreprises (incluant le financement spécialisé), Banques et Souverains, le Groupe a mis en place le dispositif suivant.

Le système de notation consiste à attribuer une note à chaque contrepartie selon une échelle interne spécifique par système de notation (ensemble de contreparties traitées de manière homogène que ce soit en termes d’octroi, outil de notation ou processus de recouvrement). Pour les périmètres sur lesquels une échelle interne revue selon les normes ABE IRB Repair n’a pas encore été validée par le superviseur, chaque niveau de notation se voit affecter d’une probabilité de défaut déterminée à partir d’un historique observé par Standard & Poor’s sur plus de vingt ans.

Le tableau ci-dessous présente la correspondance indicative avec les échelles des principaux organismes d’évaluation de crédit externes et les probabilités de défaut moyennes correspondantes, ainsi que l’échelle de notes internes du Groupe.

La note attribuée à une contrepartie est généralement calculée par un modèle, éventuellement ajustée par un analyste crédit, qui ensuite la soumet à la validation de la Fonction de gestion des Risques.

Les modèles de notation de contreparties se structurent notamment en fonction de la nature de la contrepartie (entreprises, institutions financières, entités publiques…), de la zone géographique, de la taille de l’entreprise (mesurée le plus souvent par son chiffre d’affaires annuel).

Plus spécifiquement sur les entreprises, les modèles de notation s’appuient sur des modélisations statistiques (méthodes de régression) de défaut des clients. Ils combinent des éléments quantitatifs issus des données financières évaluant la pérennité et la solvabilité des entreprises et des éléments qualitatifs d’appréciation des dimensions économiques et stratégiques.

Investment grade/

Non-investment grade

Fourchette

de Probabilité

de défaut

Note interne

de la

Contrepartie

Équivalent

Indicatif

Standard &

Poor’s

Équivalent

Indicatif Fitch

Équivalent

Indicatif

Moody’s

Probabilité

interne de

défaut à un an

(moyenne)

Investment grade

0,00 à < 0,10

1

AAA

AAA

Aaa

0,009%

2+

AA+

AA+

Aa1

0,014%

2

AA

AA

Aa2

0,020%

2-

AA-

AA-

Aa3

0,026%

3+

A+

A+

A1

0,032%

3

A

A

A2

0,036%

3-

A-

A-

A3

0,061%

0,10 à < 0,15

4+

BBB+

BBB+

Baa1

0,130%

0,15 à < 0,25

 

 

 

 

 

0,25 à < 0,50

4

BBB

BBB

Baa2

0,257%

0,50 à < 0,75

4-

BBB-

BBB-

Baa3

0,501%

Non-investment grade

0,75 à < 1,75

5+

BB+

BB+

Ba1

1,100%

1,75 à < 2,5

5

BB

BB

Ba2

2,125%

2,5 à < 5

5-

BB-

BB-

Ba3

3,260%

6+

B+

B+

B1

4,612%

5 à < 10

6

B

B

B2

7,761%

10 à < 20

6-

B-

B-

B3

11,420%

7+

CCC+

CCC+

Caa1

14,328%

20 à < 30

7

CCC

CCC

Caa2

20,441%

7-

C/CC/CCC-

CCC-

Caa3

27,247%

30 à < 100

 

 

 

 

 

(1)

Le Groupe est en phase d’application d’une approche multiéchelle différenciée par rating system.

La perte en cas de défaut de la contrepartie (LGD) est une perte économique qui se mesure en prenant en compte tous les éléments inhérents à la transaction, ainsi que les frais engagés pour le recouvrement de la créance en cas de défaut de la contrepartie.

Les modèles d’estimation de la perte en cas de défaut (LGD) hors clientèle de détail s’appliquent par sous-portefeuilles réglementaires, type d’actif, taille et localisation géographique de la transaction ou de la contrepartie, selon la présence ou non de sûretés et selon leur nature. On définit ainsi des classes de risque homogènes notamment en termes de recouvrement, procédures, environnement juridique.

Les estimations sont étayées statistiquement, lorsque le nombre de dossiers tombés en défaut est suffisant. Elles se fondent alors sur l’observation de données de recouvrement sur longue période. Lorsque le nombre de défauts est insuffisant, l’estimation est revue ou déterminée à dire d’expert.

Pour ses expositions hors bilan, le Groupe est autorisé à utiliser l’approche interne pour les produits Term loan with drawing period et les lignes de crédit renouvelables.

Paramètre

modélisé

Portefeuille/

Catégorie

d’actifs Bâle

Nombre de méthodes, modèles

Méthodologie

Nombre d’années défaut/perte

HORS CLIENTÈLE DE DÉTAIL

 

Souverains

1 méthode.

Méthode de type économétrique. Portefeuille avec peu de défauts.

 

Entités du secteur public

4 modèles selon la zone géographique.

Méthodes de type statistique (régression)/experte d’aide à la notation, fondée sur la combinaison de ratios financiers et un questionnaire qualitatif. Portefeuille avec peu de défauts.

Probabilité
de défaut (PD)

Institutions financières

11 modèles selon le type de contrepartie : Banques, Assurances, Fonds, Intermédiaires financiers, Fonds de fonds.

Modèles de type expert fondés sur un questionnaire qualitatif. Portefeuille avec peu de défauts.

Financements spécialisés

3 modèles selon le type de transaction.

Modèles de type expert fondés sur un questionnaire qualitatif. Portefeuille avec peu de défauts.

 

Grandes entreprises

9 modèles selon les zones géographiques.

Principalement modèles de type statistique (régression) d’aide à la notation, fondés sur la combinaison de ratios financiers et un questionnaire qualitatif. Défauts observés sur une période de 8 à 10 ans.

 

Petites et moyennes entreprises

21 modèles selon la taille des entreprises,
la zone géographique.

Principalement modèles de type statistique (régression) d’aide à la notation, fondés sur la combinaison de ratios financiers et un questionnaire qualitatif, score comportemental. Défauts observés
sur une période de 8 à 10 ans.

 

Entités du secteur public – Souverains

6 modèles selon le type de contrepartie.

Calibrage fondé sur les données historiques et les jugements experts. Pertes observées sur une période de plus de 10 ans.

 

Grandes entreprises – Approche forfaitaire

25 modèles Approche forfaitaire par type
de sûreté.

Calibrage fondé sur les données historiques ajustées
des jugements experts. Pertes observées sur une période de plus de 10 ans.

 

Grandes entreprises – Approche par décote

16 modèles Approche par décote selon
le type de collatéral valorisable.

Calibrage statistique fondé sur les données historiques de marché ajusté des jugements experts. Pertes observées sur une période de plus de 10 ans.

Perte en cas
de défaut (LGD)

Petites et moyennes entreprises

17 modèles Approche forfaitaire par type
de sûreté ou non sécurisé.

Calibrage statistique fondé sur les données historiques ajustées des jugements experts. Pertes observées sur une période de plus de 10 ans.

 

Financements
de projet

9 modèles Approche forfaitaire par type
de projet.

Calibrage statistique fondé sur les données historiques ajustées des jugements experts. Pertes observées sur une période de plus de 10 ans.

 

Institutions financières

5 modèles Approche forfaitaire selon
la nature de la contrepartie :
Banque, Assurance, Fonds, etc. et la nature
de la sûreté.

Calibrage statistique fondé sur les données historiques ajustées des jugements experts. Pertes observées sur une période de plus de 10 ans.

 

Autres portefeuilles spécifiques

6 modèles : affacturage, location avec option d’achat et autres cas spécifiques.

Calibrage statistique fondé sur les données historiques ajustées des jugements experts. Pertes observées sur une période de plus de 10 ans.

Facteur de conversion crédit (CCF)

Grandes entreprises

5 modèles : Term loan with drawing period ; lignes de crédit renouvelable ; Corporates tchèques.

Modèles calibrés par segments sur une période d’observation des défauts plus de 10 ans.

Perte
attendue (EL)

Transaction immobilière

2 modèles en affectation à des classes
de pertes (slotting).

Modèle statistique fondé sur avis expert et un questionnaire qualitatif. Portefeuille avec peu
de défauts.

Le niveau de performance de l’ensemble du dispositif de notation interne crédit hors clientèle de détail est mesuré par des backtests qui comparent, par portefeuille, les PD, LGD et CCF estimés aux réalisations, permettant ainsi de mesurer la prudence des paramètres de risque utilisés par l’approche IRB.

Les résultats de backtests et les plans de remédiation sont présentés au Comité experts pour être discutés et validés (cf. section « Gouvernance de la modélisation des risques de crédit »). Ces résultats peuvent justifier la mise en œuvre de plans de remédiation si le dispositif est jugé insuffisamment prudent. Le pouvoir discriminant des modèles et l’évolution de la composition du portefeuille sont également mesurés.

Les résultats présentés ci-après couvrent l’intégralité des portefeuilles du Groupe. Les backtests comparent la probabilité de défaut estimée (moyenne arithmétique pondérée par débiteurs) aux résultats observés (le taux de défaut annuel historique). Le taux de défaut historique a été calculé sur la base des encours sains sur la période allant de 2008 à 2021.

Le taux de défaut historique reste stable sur l’ensemble des classes d’exposition. La probabilité de défaut estimée est plus élevée que les taux de défaut historique pour tous les portefeuilles bâlois et pour la plupart des notes. À noter que de nouveaux modèles internes sont en cours de développement afin de se conformer aux nouvelles exigences réglementaires.

Portefeuille Bâlois

31.12.2021

LGD IRBA(1)

Pertes estimées hors

marge de prudence

Grandes entreprises

37%

32%

Petites et moyennes entreprises

39%

26%

(1)

LGD senior unsecured.

La méthode de calcul du ratio “EAD observée / EAD IRBA” est en cours de révision.

Pour le portefeuille clientèle de détail composé de clients particuliers, de SCI (sociétés civiles immobilières) et de la clientèle identifiée comme professionnelle, le Groupe a mis en place le dispositif suivant.

La modélisation de la probabilité de défaut des contreparties de la clientèle de détail est effectuée par chaque entité du Groupe traitant ses expositions en méthode IRBA sur le périmètre du crédit à la consommation, du financement d’équipement ou en République tchèque. Pour la clientèle des Réseaux France, la modélisation est centralisée au niveau de la Direction des risques Groupe. Les modèles intègrent des éléments du comportement de compte des contreparties. Ils sont segmentés selon le type de clientèle et distinguent les particuliers, les professionnels, les très petites entreprises et les sociétés civiles immobilières.

Les contreparties de chaque segment sont classées de façon automatique à l’aide de modèles statistiques en classes homogènes de risque (pools) par l’observation des taux de défaut moyens sur une longue période pour chaque produit. Ces estimations sont ajustées d’une marge de prudence afin d’estimer au mieux un cycle complet de défaut selon une approche à travers le cycle (Through The Cycle, TTC).

Les modèles d’estimation de la perte en cas de défaut (LGD) pour la clientèle de détail s’appliquent de façon spécifique par portefeuille et par produit, selon la présence ou non de sûretés.

Le niveau des pertes attendues est estimé à l’aide d’historiques de recouvrement sur une longue période issus de données internes pour les expositions tombées en défaut. Les estimations sont ajustées de marges de prudence pour refléter l’impact éventuel de conditions économiques adverses (downturn).

Pour ses expositions hors bilan, le Groupe applique ses estimations pour les crédits renouvelables et les découverts des comptes à vue des particuliers et professionnels.

Paramètre

modélisé

Portefeuille/

Catégorie d’actifs

bâlois

Nombre de modèles

Méthodologie

Nombre d’années défaut/perte

CLIENTÈLE DE DÉTAIL

 

Immobilier
résidentiel

7 modèles selon l’entité, le type de garantie (caution, hypothèque), le type de contrepartie : particuliers ou professionnels/TPE, SCI.

Modèle de type statistique (régression), score comportemental. Défauts observés sur une période supérieure à 5 ans.

Probabilité
de défaut (PD)

Autres crédits
aux particuliers

15 modèles selon l’entité, la nature et l’objet
du prêt : prêt personnel, prêt consommation, automobile…

Modèle de type statistique (régression), score comportemental. Défauts observés sur une période supérieure à 5 ans.

Expositions renouvelables

4 modèles selon l’entité, la nature du prêt : découvert sur compte à vue, crédit renouvelable bancaire ou consommation.

Modèle de type statistique (régression), score comportemental. Défauts observés sur une période supérieure à 5 ans.

 

Professionnels
et très petites entreprises

10 modèles selon l’entité, la nature du prêt : crédits d’investissement moyen long terme, crédit court terme, crédit automobile, le type de contrepartie (personne physique ou SCI).

Modèle de type statistique (régression ou segmentation), score comportemental. Défauts observés sur une période supérieure à 5 ans.

 

Immobilier
résidentiel

10 modèles selon l’entité le type de garantie (caution, hypothèque), le type de contrepartie particuliers ou professionnels/TPE, SCI.

Modèle statistique de modélisation des flux
de recouvrement attendus à partir des flux constatés. Modèle ajusté d’avis experts si nécessaire. Pertes et flux de recouvrements observés sur une période de plus de 10 ans.

Perte en cas
de défaut (LGD)

Autres crédits
aux particuliers

18 modèles selon l’entité, la nature et l’objet
du prêt : prêt personnel, prêt consommation, automobile…

Modèle statistique de modélisation des flux
de recouvrement attendus à partir des flux constatés. Modèle ajusté d’avis experts si nécessaire. Pertes et flux de recouvrements observés sur une période de plus de 10 ans.

Expositions renouvelables

7 modèles selon l’entité, la nature du prêt : découvert sur compte à vue, crédit renouvelable bancaire ou consommation.

Modèle statistique de modélisation des flux
de recouvrement attendus à partir des flux constatés. Modèle ajusté d’avis experts si nécessaire. Pertes et flux de recouvrements observés sur une période de plus de 10 ans.

 

Professionnels
et très petites entreprises

12 modèles selon l’entité, la nature du prêt : crédits d’investissement moyen long terme, crédit court terme, crédit automobile ; le type de contrepartie (personne physique ou SCI).

Modèle statistique de modélisation des flux
de recouvrement attendus à partir des flux constatés. Modèle ajusté d’avis experts si nécessaire. Pertes et flux de recouvrements observés sur une période de plus de 10 ans.

Facteur de conversion crédit (CCF)

Expositions renouvelables

12 calibrages par entités pour les produits revolving et découverts particuliers.

Modèles calibrés par segments sur une période d’observation des défauts supérieure à 5 ans

Immobilier

résidentiel

4 calibrages par entités pour les produits immobiliers.

CCF forfaitaire de 100%. La pertinence de ce CCF forfaitaire est vérifiée via le calcul du tauxde tirage observé sur un historique supérieureà 5 ans.

Le niveau de performance de l’ensemble du dispositif de crédit de la clientèle de détail est mesuré par des backtesting qui vérifient la performance des modèles de PD, LGD et CCF, et comparent les estimations aux réalisations.

Chaque année, les taux de défaut moyens de long terme constatés par classe homogène de risque sont comparés aux PD.

Les résultats présentés ci-après couvrent l’intégralité des portefeuilles du Groupe. Les backtest comparent la probabilité de défaut estimée (moyenne arithmétique pondérée par les débiteurs) aux résultats observés (le taux de défaut annuel historique). Le taux de défaut historique a été calculé sur la base des encours sains sur la période allant de 2010 à 2021. Les clients créditeurs sont inclus conformément aux instructions révisées de la publication EBA du 14 décembre 2016 (EBA/GL/2016/11).

Après une année 2021 marquée par la sortie de crise sanitaire et un niveau de risque historiquement bas, la situation économique s’est détériorée en 2022. Les impacts de la guerre en Ukraine (crise énergétique, inflation, prix des matières premières…) pèsent sur des entreprises déjà fragilisées par la crise sanitaire et ayant souscrit des PGE. La hausse des coûts subie par les professionnels (Clientèle de détail – Autres PME) impacte de plus en plus sur leur trésorerie et conduit à une dégradation des profils de risques. Ainsi, nous observons à la fois une dégradation des classes de risques - correspondant à un effet de renormalisation par rapport à la période COVID durant laquelle les contreparties avaient bénéficié d’aides gouvernementales – mais également à une remontée des défauts, en particulier sur les clients PRO détenant un PGE.

Le marché des particuliers est plus résilient, notamment sur le portefeuille immobilier. Néanmoins, une remontée du risque est observée sur le crédit à la consommation sur la fin d’année (Clientèle de détail – Autres non-PME), sans toutefois atteindre les niveaux pré-crise. En effet, cette remontée fait suite à une année 2021 où les indicateurs avaient atteint des niveaux historiquement bas.

À noter que de nouveaux modèles internes dont le développement est en cours/est planifié permettront d’adresser les faiblesses identifiées.

Catégorie d’expositions

Fourchette de PD

31.12.2022

Nombre de débiteurs

à la fin de l’année précédente

Taux de défaut

moyen observé

(%)

PD moyenne

31.12.2022

pondérée

(%)

PD moyenne

31.12.2021

(%)

Taux de défaut

annuel

historique

moyen (%)

 

dont nombre de

débiteurs qui

ont fait défaut

au cours

de l’année

Administrations centrales et banques centrales

0,00 à < 0,15

329

-

-

0,01%

0,02%

0,05%

0,00 à < 0,10

322

-

-

0,01%

0,02%

0,04%

0,10 à < 0,15

7

-

-

0,15%

0,13%

0,54%

0,15 à < 0,25

-

-

-

-

-

-

0,25 à < 0,50

8

-

-

0,26%

0,26%

0,16%

0,50 à < 0,75

9

-

-

0,51%

0,50%

-

0,75 à < 2,50

9

-

-

1,59%

1,67%

0,31%

0,75 à < 1,75

4

-

-

1,10%

1,10%

0,63%

1,75 à < 2,50

5

-

-

2,12%

2,12%

-

2,50 à < 10,00

49

3

6,12%

5,03%

4,69%

0,69%

2,50 à < 5,00

37

-

-

4,11%

3,67%

0,41%

5,00 à < 10,00

12

3

25,00%

7,76%

7,76%

1,38%

10,00 à < 100,00

17

-

-

15,27%

14,08%

3,07%

10,00 à < 20,00

15

-

-

11,05%

12,78%

1,06%

20,00 à < 30,00

2

-

-

20,46%

23,84%

12,66%

30,00 à < 100,00

-

-

-

-

-

-

 

100,00 (défaut)

8

8

-

100,00%

100,00%

-

Établissements

0,00 à < 0,15

2 430

-

-

0,03%

0,05%

0,18%

0,00 à < 0,10

2 039

-

-

0,03%

0,04%

0,18%

0,10 à < 0,15

391

-

-

0,13%

0,13%

0,25%

0,15 à < 0,25

-

-

-

-

-

-

0,25 à < 0,50

371

1

0,27%

0,26%

0,26%

0,08%

0,50 à < 0,75

163

-

-

0,50%

0,50%

0,24%

0,75 à < 2,50

103

5

4,85%

1,56%

1,57%

0,57%

0,75 à < 1,75

57

3

5,26%

1,10%

1,10%

0,55%

1,75 à < 2,50

46

2

4,35%

1,96%

2,12%

0,63%

2,50 à < 10,00

291