4.8 RISQUE STRUCTUREL - TAUX ET CHANGE
Audité I L’exposition structurelle aux risques de taux d’intérêt et de change résulte des opérations commerciales et de leur couverture ainsi que des opérations du Groupe pour son compte propre.
Les risques de taux d’intérêt et de change liés aux activités du portefeuille de négociation (TradingBook) n’entrent pas, par définition, dans le périmètre de mesure des risques du portefeuille bancaire. Ils relèvent du risque de marché.
Les expositions structurelles et celles du TradingBook constituent l’exposition totale du Groupe aux risques de taux d’intérêt et de change.
Le principe général de gestion des risques structurels de taux et de change au sein des entités consolidées est de s’assurer que des mouvements défavorables des taux d’intérêts ne menacent pas significativement l’assise financière du Groupe ou ses bénéfices futurs.
Au sein des entités, les opérations commerciales et de gestion propre doivent ainsi être adossées en taux et en change dans la mesure du possible. Au niveau consolidé, une position de change structurelle est conservée dans le but d’immuniser la sensibilité du ratio CommonEquityTier1 (CET1) du Groupe aux variations de change. ▲
4.8.1 ORGANISATION DE LA GESTION DES RISQUES STRUCTURELS DE TAUX ET DE CHANGE
Les principes et les normes de gestion de ces risques sont définis au niveau du Groupe. Les entités sont responsables en premier lieu de la gestion de ces risques. Le département ALM (AssetandLiabilityManagement), au sein de la Direction financière du Groupe, anime ce dispositif de la première ligne de défense. Le département ALM (AssetandLiabilityManagement) de la Direction des Risques en assure le rôle de supervision de seconde ligne de défense.
valider et veiller à l’adéquation du dispositif de suivi, de gestion et d’encadrement des risques structurels ;
passer en revue les évolutions des risques structurels du Groupe au travers des reportings consolidés ;
Le Comité financier donne délégation au Comité Global Taux et Change présidé par la Direction financière et la Direction des risques pour la validation des encadrements n’excédant pas des montants définis.
de la définition de la politique des risques structurels du Groupe et de la formalisation de l’appétit pour le risque ;
de la définition des principes de modélisation appliqués par les entités du Groupe en matière de risques structurels ;
Au sein de la Direction des Risques, le département des Risques ALM assure la supervision des risques structurels et évalue le dispositif de gestion de ces risques. A ce titre, il est en charge de :
la définition des indicateurs de pilotage et des scénarios globaux de stresstest des différents risques structurels, ainsi que de la fixation des principales limites des entités et des BU/SU ;
la définition du cadre normatif de mesure, de méthodes de modélisation et d’encadrement des risques structurels.
De plus, par délégation de RISQ/MRM (Model Risk Management), ce département assure la validation des modèles ALM pour laquelle il organise et préside le Comité de validation des Modèles. Enfin, il préside le Comité de validation des normes ALM et s’assure à ce titre de la bonne interprétation du cadre réglementaire ainsi que d’une déclinaison adéquate dans l’environnement SG.
Chaque entité, chaque BU/SU, gère ses risques ALM, effectue la mesure régulière des risques encourus, réalise le reporting risque, élabore les propositions de couverture et leur mise en œuvre. Chaque entité, chaque BU/SU, est responsable du respect des normes du Groupe et des limites qui lui ont été assignées.
À ce titre, les entités et les BU/SU appliquent les normes définies au niveau du Groupe et développent les modèles, en s’appuyant sur les équipes centrales de modélisation de la Direction financière.
Un responsable ALM dédié, rattaché à la Direction financière dans chaque entité, BU/SU, est chargé du suivi de ces risques (contrôle de niveau 1). Il est responsable du reporting des risques ALM auprès de la Direction financière du Groupe. Toutes les entités, BU/SU, ont un Comité ALM responsable de la mise en œuvre des modélisations validées, de la gestion des expositions aux risques de taux et de change et de la mise en place des programmes de couvertures en conformité avec les principes édictés par le Groupe et les limites validées par le Comité Financier et les Comités ALM des BU/SU.
4.8.2 RISQUE STRUCTUREL DE TAUX
Le risque structurel de taux est généré par les opérations commerciales et leurs couvertures ainsi que les opérations de gestion propre pour chacune des entités consolidées.
L’objectif du pilotage du risque structurel de taux est de réduire autant que possible le degré d’exposition de chaque entité du Groupe.
À cet effet, le Conseil d’administration, le Comité Financier, les Comités ALM encadrent par des limites de sensibilité (en valeur et en revenu) respectivement le Groupe, les BU/SU et les entités.
Société Générale utilise plusieurs indicateurs pour mesurer le risque de taux d’intérêt global du Groupe. Les trois plus importants sont :
la sensibilité de la valeur actuelle nette (VAN) au risque de décalage de taux. Elle est mesurée comme la sensibilité de la valeur actuelle nette du bilan statique à une variation de taux. Cette mesure est calculée pour toutes les devises auxquelles le Groupe est exposé ;
la sensibilité de la marge d’intérêt aux variations des taux d’intérêt dans divers scénarios de taux. Elle tient compte de la sensibilité générée par la production commerciale future ;
la sensibilité de la VAN au risque de base (risque associé à la décorrélation entre différents indices de taux variable).
Des encadrements sont fixés pour des chocs à +/-0,1% et pour des chocs stressés (+/-1% pour la sensibilité de valeur et +/-2% pour la sensibilité de revenu) sans application de floor. Seule la sensibilité de revenu sur les deux premières années est encadrée. Les mesures sont réalisées mensuellement 10 mois par an (exception faite des mois de Janvier et Juillet pour lesquels aucun arrêté de niveau Groupe n’est réalisé). Une mesure synthétique de sensibilité de valeur – toutes devises – complémentaire est encadrée pour le Groupe. Pour respecter ces encadrements, les entités combinent plusieurs approches possibles :
orientation de la politique commerciale de manière à compenser les positions en taux prises à l’actif et au passif ;
mise en place d’opération de swap ou – à défaut en cas d’absence d’un tel marché – utilisation d’opération de prêt/emprunt ;
achat/vente d’options sur le marché pour couvrir des positions optionnelles prise vis-à-vis de nos clients.
Les actifs et les passifs sont analysés sans affectation apriori des ressources aux emplois. Les échéancements des encours sont déterminés en tenant compte des caractéristiques contractuelles des opérations, ajustées des résultats de la modélisation des comportements de la clientèle (notamment pour les dépôts à vue, l’épargne et les remboursements anticipés de crédits), ainsi que d’un certain nombre de conventions d’écoulement, notamment sur les postes de fonds propres.
Au 31 décembre 2022, les principaux modèles applicables pour les calculs de mesures du risque de taux sont des modèles – parfois taux dépendant – sur une partie des dépôts sans date de maturité conduisant à une duration moyenne inférieure à 5 années– l’échéancier pouvant dans certains cas atteindre la maturité maximale de 20 ans.
soit via la formule de Bachelier ou éventuellement à partir de calculs de type Monte-Carlo pour les calculs de sensibilité de valeur ;
soit par prise en compte des pay-off fonction du scénario considéré dans les calculs de sensibilité des revenus.
Les variations d’OCI ou de P&L des instruments comptabilisés en juste valeur ne sont pas intégrées dans les mesures de sensibilité de revenu encadrées.
Les opérations de couverture sont principalement documentées au plan comptable : soit en micro-couverture (adossement unitaire des opérations commerciales et des instruments de couverture), soit en macro-couverture selon la disposition IAS 39 dite « carve-out » (adossement de manière globale de portefeuilles d’opérations commerciales similaires aux instruments de couverture au sein d’une centrale financière ; la macro-couverture concerne essentiellement les entités du réseau France).
Les dérivés de macro-couverture sont principalement des swaps de taux d’intérêt, afin de limiter la sensibilité de la valeur actuelle nette et du résultat des réseaux, dans le cadre des hypothèses retenues, à l’intérieur des limites. Pour la documentation de la macro-couverture, l’élément couvert est une portion identifiée d’un portefeuille d’opérations commerciales faites avec la clientèle ou en interbancaire. Les conditions à respecter pour pouvoir documenter les relations de couverture sont rappelées dans la Note 3.2 des états financiers consolidés.
Les dérivés de macro-couverture sont répartis dans des portefeuilles distincts selon qu’ils viennent comptablement en couverture d’éléments d’actif ou de passif à taux fixe. Les portefeuilles d’instruments de couverture alloués à la macro-couverture d’éléments de passif à taux fixe sont en position nette receveur taux fixe/payeur taux variable tandis que les portefeuilles d’instruments alloués à la macro-couverture d’éléments d’actif à taux fixe sont en position nette payeur taux fixe/receveur taux variable.
Dans le cadre de la macro-couverture, les contrôles effectués et documentés permettent de vérifier que les opérations intra-groupe sont retournées sur l’extérieur, de vérifier la non-sur-couverture et la non-disparition des éléments couverts ainsi que l’efficacité des couvertures (variation du MTM des instruments de couverture / variation du MTM des éléments couverts compris dans l’intervalle 80-125 %).
(En M EUR) |
31.12.2022 |
||
Variations de la valeur économique du capital |
Variations de la marge nette d’intérêt |
||
Scénarios de chocs prudentiels* |
|
|
|
1 |
Choc parallèle vers le haut |
(2 900) |
375 |
2 |
Choc parallèle vers le bas |
1 011 |
(1 102) |
3 |
Pentification de la courbe |
1 875 |
|
4 |
Aplatissement de la courbe |
(2 547) |
|
5 |
Hausse des taux courts |
(2 747) |
|
6 |
Baisse des taux courts |
2 862 |
|
(En M EUR) |
31.12.2021 |
||
Variations de la valeur économique du capital |
Variations de la marge nette d’intérêt |
||
Scénarios de chocs prudentiels* |
|
|
|
1 |
Choc parallèle vers le haut |
(6,784) |
240 |
2 |
Choc parallèle vers le bas |
(2,683) |
(219) |
3 |
Pentification de la courbe |
463 |
|
4 |
Aplatissement de la courbe |
(4,033) |
|
5 |
Hausse des taux courts |
(3,643) |
|
6 |
Baisse des taux courts |
79 |
|
*
Les 6 scénarios de chocs sont définis en annexe 3 du règlement EBA/GL/2018/02 (cf EBA BS 2018 XXX Proposed final revised IRRBB Guidelines.docx (europa.eu)). |
4.8.3 RISQUE STRUCTUREL DE CHANGE
Audité I Le risque structurel de change, entendu comme celui généré par toutes les opérations qui ne relèvent pas du portefeuille de négociation (TradingBook) résulte principalement :
des investissements dans des devises différentes de la devise fonctionnelle. Il s’agit notamment des titres de participations et des dotations des succursales en devises étrangères non couverts contre le risque de change. L’impact des variations de change générées par ces positions est essentiellement enregistré en réserves de conversion ;
des résultats nets des activités conduites par une entité dans des devises différentes de sa devise fonctionnelle.
La politique du Groupe consiste à insensibiliser le ratio CET1 aux variations du cours des devises contre l’euro.
les entités du Groupe couvrent localement le résultat de change de leurs activités en devises étrangères ;
la position de change générée par les investissements dans les participations et succursales étrangères, ainsi que par la conversion de leurs résultats en euro, fait l’objet d’une couverture partielle pilotée de manière centralisée : au niveau de la Direction financière du Groupe. Société Générale conserve une exposition cible équivalente au niveau du ratio CET1 Groupe cible, multiplié par les RWA, générés dans cette devise, dans chaque devise constitutive des RWA et couvre le solde par des emprunts ou des opérations de change à terme libellés dans la devise des participations et comptabilisés en tant qu’instruments de couverture d’investissement (cf. Note 3.2.2 des états financiers consolidés figurant au chapitre 6 du Document d'Enregistrement Universel).
Pour chaque devise, l’écart entre l’exposition réelle et l’exposition cible est encadré par des limites validées par la Direction Générale en Comité Financier et par le Conseil d’administration.
|
Impact sur le ratio CommonEquityTier 1 d’une dépréciation de 10% de la devise |
Impact sur le ratio CommonEquityTier 1 d’une appréciation de 10% de la devise |
||
Devise |
31.12.2022 |
31.12.2021 |
31.12.2022 |
31.12.2021 |
CHF |
0.2 |
(0.1) |
(0.2) |
0.1 |
CZK |
(0.4) |
0.4 |
0.4 |
(0.4) |
MAD |
(0.2) |
(0.0) |
0.2 |
0.0 |
RON |
0.3 |
0.4 |
(0.3) |
(0.4) |
RUB |
0.3 |
0.5 |
(0.3) |
(0.5) |
TND |
(0.2) |
0.1 |
0.2 |
(0.1) |
TRY |
0.2 |
(0.0) |
(0.2) |
0.0 |
USD |
0.6 |
0.8 |
(0.6) |
(0.8) |
XAF |
(0.6) |
0.6 |
0.6 |
(0.6) |
Autres |
(0.8) |
0.1 |
0.8 |
(0.1) |